Arts plastiques, Petite enfance, Préscolaire, Lucie Brault Simard
L’importance des arts plastiques pour le développement de l’enfant
Lorsque l’enfant peint ou bricole, il s’exprime, il expérimente, il se dit, il s’extériorise… Ça va bien au-delà du résultat final. Remarquez avec quelle facilité il se détache de ses réalisations : aussitôt terminées, il les donne. Son plaisir est dans l’action, dans le «faire», dans l’expérience du moment, dans l’émotion qui s’en dégage. Il s’amuse à étaler les couleurs, à les cacher, à les mélanger ; il recherche les sensations tactiles, visuelles et même olfactives. Peindre, dessiner, bricoler, découper, coller sont avant tout des expériences enrichissantes, une porte ouverte sur le monde des sensations, des émotions, c’est le langage du vécu intérieur, c’est la possibilité de créer et de recréer le monde qui l’entoure selon l’inspiration du moment.
- La créativité est ce qu’on crée à partir d’une ou de plusieurs techniques et à partir d’un choix de matériel.
- La technique est le procédé ou les méthodes utilisées. À partir des techniques apprises, nait la créativité de chacun.
Pour créer, l’enfant a besoin :
- d’habiletés manuelles (motricité fine)
- d’imagination
- de confiance en soi
- de techniques (juxtaposition, superposition, organisation, agencement…)
- de vécu (enseignement de quelqu’un d’autre, expérience personnelle – essai et erreur – livres, télévision, capacité d’observation de ce qui l’entoure …)
Plus ces besoins seront comblés, plus la créativité de l’enfant sera grande et de qualité.
Le développement de la créativité :
- Pendant ses trois premières années de vie, l’enfant manipule et explore le matériel, les formes, les couleurs, le mouvement… Il à ce moment à faire des expériences (créatives) qui lui permettront ultérieurement d’avoir accès à la créativité plastique.
- Dans sa quatrième année, l’enfant manipule, explore et en arrive «à sa grande surprise» à un résultat. Il n’y a pas d’intention au prime abord. Puis il répète ce qu’il vient «de créer».
- Dans sa cinquième année, l’enfant a accumulé du vécu et commence vraiment à pouvoir représenter volontairement du concret. Il maitrise de mieux en mieux les différentes techniques et les utilise de façons très variées.
Critères à observer dans le choix de l’activité :
- Choisir des techniques et des matériaux appropriés à l’âge et à la capacité de l’enfant.
- Ne pas surcharger de techniques : laisser place à la créativité de l’enfant.
- Passer du plus simple au plus compliqué.
- Choisir l’activité en fonction du niveau de compréhension de l’enfant, du nombre de consignes, de la difficulté de la tâche à accomplir…
Je lui apprends ou je le laisse faire ?
Plusieurs personnes croient que les arts plastiques ne sont que de la créativité et qu’on doit laisser l’enfant libre de faire ce qu’il veut. J’ai plaisir à dire que s’il n’y avait que de la créativité en arts plastiques, l’école des beaux-arts n’aurait aucune raison d’être.
Le découpage, ça s’apprend. À utiliser les différents types de colle et de peinture, à mélanger les couleurs, à plier le papier, etc. ça s’apprend aussi. Lorsque la technique est apprise, l’enfant peut alors l’utiliser pour créer à sa guise. C’est là que notre travail s’arrête. C’est là que la créativité de l’enfant peut s’épanouir. Mais lorsque je lui demande de reproduire exactement le modèle donné, je brime sa créativité, son plaisir et son estime de soi.
S’il vous plaît
Respectez l’enfant. Ne lui demandez pas de vous donner un résultat parfait, un résultat identique au modèle proposé, identique à tous les autres enfants. Apprenez-lui la technique; puis laissez-le aller, encouragez ses essais et sa créativité. Permettez-lui de s’exprimer par les arts plastiques sans l’obliger ni le juger. Peut-être alors ira-t-il plus loin que le simple bonhomme allumette que dessinent la majorité des adultes.
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