Comment répondre aux besoins des enfants?

Savoir écouter les enfants et comprendre leurs véritables besoins n’est pas chose facile. Nous sommes souvent portés à leur donner ce qui nous a manqué dans notre enfance. Pour savoir quoi faire, nous pigeons dans notre propre vécu ou dans nos peurs. Mais est-ce vraiment ce dont ils ont besoin?

Un jour, je discutais avec une maman dont les filles fréquentaient ma prématernelle. Elle me racontait qu’elle voulait passer le plus de temps possible avec ses filles parce qu’elle-même avait souffert de l’absence de sa mère lorsqu’elle était jeune. Elle organisait jeux, bricolages et activités toute la journée. Elle ne comprenait pas que la plus grande de ses filles trouvait plus plaisant de venir à la prématernelle (une demi-journée par semaine) que de passer du temps avec elle. Je lui ai alors expliqué qu’elle répondait à son besoin à elle et non à celui de sa fille. Par son comportement, sa fille lui disait qu’elle avait besoin d’un contact régulier et d’échanges avec des enfants de son âge.

Il faut donc savoir faire la différence entre ce que l’on veut donner à notre enfant et ce dont il a vraiment besoin. Pour connaitre ses véritables besoins, il faut savoir l’écouter et l’observer. Une mère me racontait un jour que sa fille, qui étudiait à l’école privée, manquait de motivation et était près de couler plusieurs cours. Je lui ai demandé ce qu’elle voulait faire comme métier. Coiffeuse. Mais son mari considérait qu’il y en avait trop et qu’elle ne pourrait jamais bien vivre de ce métier. Je lui ai répondu qu’il y avait toujours de la place pour les personnes qui excellent et se passionnent pour leur métier. Trois ans plus tard, j’ai vu une publicité dans le journal local : la jeune fille faisait maintenant partie d’une maison de coiffure renommée.

Donnons notre confiance à nos enfants (et redonnons-la des centaines de fois s’il le faut)! Soyons patients et offrons-leur le support qu’ils demandent. Notre présence et nos conseils, en tant que parents, demeurent importants dans le cheminement des enfants. Il ne faut toutefois pas considérer nos conseils comme des chemins uniques, mais plutôt comme des propositions que l’enfant choisira ou non de suivre.

Bref, pour voir des enfants — et, plus tard, des adultes — heureux et épanouis, permettons-leur de vivre LEUR vie; cessons de décider à leur place ce qu’est le meilleur pour eux; évitons de leur imposer nos intérêts et nos buts. Aidons-les plutôt à s’accomplir en les poussant sur la voie de leurs propres rêves.